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Chronique “Bébé prof” (1)

Début d’une série (que nous espérons longue !) de chroniques sur le quotidien d’une professeure stagiaire en cette rentrée 2020…

**La (maigre) expérience d’une stagiaire en histoire-géographie

Officiellement, l’année de fonctionnaire stagiaire commence le 1er septembre : prise de poste devant les élèves, la première fois que l’on va voir autant de petits yeux fixés sur nous, qui attendent que l’on prononce quelques mots improvisés ! Parce que oui, ne nous voilons pas la face, stagiaire, j’ai préparé un beau discours, que je n’ai n’ai pas tenu dans son intégralité une fois face à mes élèves.

Officieusement, cette année commence dès l’arrivée de l’affectation. La grande course contre la montre de cette première année peut enfin commencer.
À peine après avoir eu le temps de souffler après ces intenses mois de préparation au concours, doucement mais sûrement, les premiers dossiers à renvoyer s’entassent. La course s’accélère une fois que l’on connaît nos classes. Le travail commence à s’accumuler, pour préparer les cours, d’un côté, pour assister aux cours de l’INSPE, de l’autre. Je suis désormais sans arrêt entre deux statuts : 3 jours par semaine, c’est moi la professeure, 2 jours par semaine, je reprends mon statut d’étudiante sur les bancs de l’INSPE.

On se souvient probablement tous, de ces longues heures de travail de préparation au concours. Ces heures dont on ne voyait jamais la fin. Cette fois-ci, on ne prépare plus un concours pointu, mais des cours, que l’on doit savoir adapter au niveau des élèves, qui, au collège comme au lycée, n’ont clairement pas notre niveau d’expert disciplinaire. Car oui, je suis professeure d’histoire géographie et EMC, mais je suis aussi une experte disciplinaire et je vais devoir le montrer dans la construction de mon mémoire professionnel pour valider le M2. Tiens ! Encore une nouvelle charge de travail…

En revanche, les souvenirs du laborieux concours sont désormais bien loin derrière. La pression constante pour réussir s’est effacée. Les heures passés à travailler les cours sont certes nombreuses, mais beaucoup moins éprouvantes que celles passées à travailler le concours. À vrai dire, stagiaire, je ne compte pas mes heures. Mais finalement, vous savez quoi ? Je prends du plaisir dans ce que je fais. Je prends encore plus de plaisir, lorsqu’en fin de cours, ces petits yeux timides du premier jour, viennent me dire qu’ils adorent le cours d’histoire et qu’ils sont tristes que l’heure touche déjà à sa fin.

Je ne compte donc pas mes heures de travail à peaufiner mes cours, tout en sachant pertinemment que ça ne peut pas être parfait.
En tout cas, désormais, je n’en doute plus : ma place est devant des classes. Qu’importe cette charge de travail, pourtant immense en cette première année et qui sera sûrement immense tout au long de ma future longue carrière. Mais, à vrai dire, le plaisir face aux élèves n’a pas de prix, au moins pour le moment, cela dépasse encore largement les côtés négatifs du métier.
Je prends du plaisir à préparer, à chercher ce qui va intéresser mes élèves. Mais je prends aussi du plaisir à échanger avec eux et à leur laisser une part d’improvisation dans la ligne de construction de mon cours : les meilleures heures sont celles durant lesquelles mes élèves peuvent me poser des questions, interagir avec moi. Ces moments d’échanges sont précieux, pour me rappeler pourquoi je travaille si dur, chaque soir, en rentrant du collège.

Bébé prof

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