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Bref récit de la journée du 5 juillet

Après la réunion plénière de cette dernière journée de travail au bahut, nous avons décidé d’aller à la manif avec 2 collègues. Nous sommes en retard et le RER nous dépose gare d’Austerlitz. En sortant de la gare on voit la manif passer sur le pont et des barrages de keufs qui bloquent tous les accès au cortège. On se dit qu’ils vont nous fouiller et nous laisser rentrer, ce qui est déjà abominable: eh bien non, ils ne laissent passer personne et nous disent qu’ “il fallait arriver à l’heure place d’Italie” et qu’il faut retourner la bas pour rejoindre le cortège. On décide de continuer en suivant un parcours parallèle, et on essuie 2 nouveaux refus. Sur la route on croise plusieurs dizaines de personne qui sont dans la même situation que nous. Les gens sont très énervés ou écœurés. Peut-être qu’on aurait du s’organiser pour faire une manif sauvage… Arrivés un peu plus loin vraiment proche de Bastille et donc de la fin de la manif, un groupe de mobiles nous autorise à entrer moyennant une fouille en bonne et du forme: face contre mur, mains en l’air et palpation de haut en bas y compris l’entrejambe. On se retrouve donc à une petite trentaine derrière le checkpoint policier qui finit par nous nasser pour nous “escorter” jusqu’à un barrage de CRS.

C’est juste surréaliste, on se croirait dans un film de SF des années 70. A ce niveau là les CRS nous disent vous ne pouvez pas passer. Un “comment êtes-vous arrivés la ?” déclenche un rire nerveux dans la foule. Un homme manque se faire arracher des mains le mégaphone dans lequel il criait sont agacement, un autre plus “gueulard” que les autres se fait alpaguer par un flic qui lui dit “c’est vous le chef? Va falloir vous calmer“, on lui dit qu’ on ne se connait pas et qu’il n’y a pas de chef ici. Mais dans la tête d’un keuf c’est pas possible, c’est pas dans le manuel, alors il insiste jusqu’à ce qu’il reçoive l’ordre de nous laisser passer moyennant une deuxième fouille. Un troisième barrage de CRS nous laisse passer sans broncher, et on se retrouve dans le cortège de tête, bien encadré par les flics, ils sont vraiment plusieurs centaines à marcher au milieu des manifestants, c’est complètement dingue. L’ambiance est lourde est triste, quelques “Paris, debout, soulève-toi“, ou “ha, anti, anticapitalista” sont scandés mais le cœur et l’énergie des premières manifs n’y est pas. Une voiture RTL se fait redécorer d’autocollants anars juste avant l’arrivée à Bastille. On a marché 500 m et nous voilà sur la place, entourés de plusieurs centaines de flics. Les gens sont tristes et écœurés. Un rendez-vous est donné à l’assemblée nationale pour 18h30. On s’y rend,côté place de la concorde, il y a déjà 200 personnes et les flics bloquent l’accès au pont qui conduit à l’Assemblé. Ils sont beaucoup, beaucoup plus nombreux que nous. On attend de voir si du monde arrive mais à part des touristes et des bagnoles, y a vraiment pas grand monde. Un groupe de manifestant, une centaine je pense, arrive de l’autre côté du pont, nassés et escortés par les CRS. Ils vont restés bloqués en plein milieu plusieurs heures. Le cœur n’y est plus on décide de rentrer.

Il va falloir penser à réviser nos formes de manifestation et de luttes. Ce n’est plus possible de défiler sagement dans le cadre imposé par la préfecture. Pourquoi ne pas déclarer plusieurs parcours, 1 différent par syndicat par exemple. Des petits groupes de manifestants éparpillés dans une ville sont moins contrôlables qu’une manif de plusieurs milliers de personnes regroupés au même endroit. Rendez-vous en septembre, il n’y aura pas de rentrée !!!
YB

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