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A quoi sert un ministre de la transition écologique ?

Rappel des principaux objectifs d’ici 2040 du « Plan climat », présenté par Nicolas Hulot le 6 juillet 2017 :
– Atteindre la neutralité carbone le  « zéro émission net » d’ici 2050. À cette date, la France ne devra pas en produire plus que ses forêts ne pourront en absorber. 
– Donner aux ménages les plus modestes une prime de remplacement pour les vieux véhicules (essence d’avant 2001 et diesel d’avant 1997). Pas de précision sur le montant de la prime.
– Arrêter la vente des véhicules diesel et essence d’ici 2040. Nicolas Hulot ne propose pas de mesures concrètes pour y parvenir.
– Augmenter la taxe carbone : la tonne de carbone coûtera 140 € en 2030.
– Réduire de 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2025. Là aussi, aucune information sur les moyens d’y parvenir.
– Atteindre 32 % de production d’énergies renouvelables en 2030. Lesquelles et comment ?
– Ne plus exploiter d’ici 2040, les énergies fossiles en France.
– Interdire dés 2022 la production d’électricité par le charbon.
-Terminer la « déforestation importée » en France : tous les produits (comme l’huile de palme) responsables de déforestation ne seront plus admis en France. 
– Éradiquer dans dix ans « les passoires thermiques » que représentent les bâtiments mal isolés.
Ce qu’on pouvait en dire
Les mises en application de ce Plan climat sont très floues, tant dans les calendriers que dans les financements et il y a peu de mesures concrètes.
Les objectifs sont axés surtout sur l’énergie. On est loin d’une transition écologique qui devrait inclure « une redéfinition en profondeur des modes de vie et de relations entre les êtres et la nature, des systèmes de pensée et d’action, et de la relation au temps. Elle propose une transformation globale du modèle de développement actuel. » (Lucile Schmid, conseil politique d’Europe Écologie Les Verts – huffingtonpost.fr – 21/11/2013)

**Et depuis juillet 2017 ?

Les principales mesures réalisées du « Plan climat » :
– La prime à la casse étendue à tous les ménages souhaitant remplacer leurs véhicules dès 2018… à condition de se séparer d’un vieux véhicule. 
– Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) prolongé jusqu’au 31/12/2018, mais qui élimine certaines dépenses comme les portes extérieures et les volets isolants et le double vitrage à partir du 1er juillet 2018. De plus, le taux du crédit d’impôt que les contribuables peuvent déduire de leur impôt sur le revenu est abaissé de 30 à 15 %. 
– Le chèque énergie annuel donné aux ménages aux revenus modestes pour le règlement des factures. Il  remplace les tarifs sociaux de l’énergie, du coup le bénéficiaire doit payer le plein tarif tout au long de l’année avant de recevoir son chèque…
– Le « coup de pouce économie d’énergie » pour aider les ménages qui ont du mal à payer leurs factures d’énergie ou à se chauffer… 
« En même temps » – spécialité de Macron – une série d’ajustements, de renoncements s’enchaînent pour convenir aux intérêts particuliers du  libéralisme
– Le report de la réduction de 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité française, initialement prévue pour 2025 a été reportée à 2030, voire 2035.
– La revue à la baisse des ambitions pour l’éradication des « passoires thermiques » : rénover d’ici 10 ans d’abord les logements occupés par leur propriétaire ce qui délaisse les locataires et pénalisent les plus modestes, pourtant les plus nombreux, qui ont moins accès aux emprunts pour les travaux de rénovation.
– La candidature de Paris pour les jeux olympiques de 2024 pour flatter les intérêts politiques et économiques. De nouvelles constructions pour les touristes argentés tout en laissant les installations sportives de la région dans leur état de vétusté.
– La prolongation de l’autorisation de concessions d’exploitation des hydrocarbures au-delà de 2040  si le titulaire du permis « démontre (…) qu’une telle limitation ne permet pas de couvrir ses coûts de recherche et d’exploitation en vue d’atteindre l’équilibre économique par l’exploitation du gisement découvert. »
– L’autorisation de l’extraction de l’hydrogène sulfuré et l’ouverture de la voie à des méthodes d’extraction des gaz de schiste (seule la technique de la fracturation hydraulique est à ce jour prohibée).
– La suppression des aides de l’État au maintien de l’agriculture bio pour les transférer sur le financement des contrats d’aide à la conversion laissant la responsabilité aux régions de financer… ou pas le maintien des aides à  l’agriculture bio.
– Le retour de la déforestation importée avec l’autorisation de raffiner l’huile de palme par Total.
– Le refus de l’Assemblée d’inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate.
– Sans oublier la complicité de la France aux  traités de libre-échange qui offre plus de libertés aux entreprises au détriment du droit environnemental. Ils vont à l’encontre des économies d’énergie à réaliser pour la survie de la planète, car ils entraînent de fait, le développement des échanges commerciaux internationaux. 
Renoncer, ajuster pour épargner le système économique libéral c’est laisser la place au  dérèglement climatique !
C’est dans la transformation du système économique que réside la solution pour ralentir le réchauffement climatique. Pour l’instant, ce système est hégémonique sur la planète avec ses activités ultra-productives décidées par quelques grandes entreprises soutenues par les financiers qui s’en nourrissent. Ce qui compte pour elles : les profits ! Bien sûr pas pour réinvestir dans leur entreprise, mais pour les verser en dividendes aux actionnaires, si besoin elles ferment et licencient. Ce système économique méprise les humains et les ressources de la planète.
Déjà en son temps, Karl Marx soulignait que « le capital épuise deux choses, le travailleur et la nature  ».
S’il n’est pas encore trop tard pour prendre conscience et changer ses pratiques de consommation, il est urgent de transformer totalement le système économique, condition sine qua non pour éviter la disparition du monde vivant sur la planète à la fin de ce siècle.
C’est urgent, car la disparition des espèces biologiques sur la Terre a déjà commencé et elle se fait de plus en plus rapidement : sur 100 ans au lieu de 10 000 ans pour les extinctions antérieures qui étaient provoquées par des événements naturels (cataclysmes, éruptions volcaniques, chutes de météorites). La disparition à laquelle on assiste est en grande partie causée par les activités humaines : pollution atmosphérique, pesticides, déforestation, surpopulation, trafics d’animaux, déchets abandonnés,  phénomènes météorologiques liés au réchauffement climatique, etc. 

Un souhait : que la génération à venir comprenne les enjeux écologiques de son mode de vie et de consommation
Peu de temps devant nous, après la sensibilisation et la prise de conscience,  il est urgent de s’approprier les savoirs nécessaires sur le climat, les océans, l’économie, l’énergie… et la connaissance de son environnement.  
Et pour qu’en 2040,  les adultes des pays développés soient conscients, vivent, produisent et consomment différemment, ce sont les enfants d’aujourd’hui qu’il faut sensibiliser et éduquer.

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