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Un peu d’Espe-oir chez les futurs instits

Après des mois de lutte et une semaine de grève, les étudiant-es en professorat des écoles des Espe (École supérieure du professorat et de l’éducation, ex. Iufm) de l’académie d’Aix-Marseille ont gagné des conditions de formation acceptables pour le deuxième semestre.

Je ne sais pas si l’Iufm c’était mieux, en tout cas l’Espe ça craint. A Aix-Marseille, on a droit à des discours ridicules du type : L’ESPE n’a pas vocation à préparer aux concours de recrutement pour justifier une maquette pleine de projets bidons (montages vidéo, portfolios numériques et autres pages netvibes…).

En début d’année, on nous a même expliqué que les reçus-collés (ceux qui valident le master 1, mais pas le concours) n’auront pas le droit de refaire le master 1 et seront réorientés vers un master 2 spécialisé dans la reconversion professionnelle. Ce qui en d’autres termes signifie : une seule chance pour préparer le concours à l’Espe. Pour tout le reste il y a les prépa privées.

Je passe sur le (dys)fonctionnement administratif méprisant à l’égard des étudiant-es – certain-es ont du attendre un mois avant d’être mis au courant de l’effectivité de leur inscription alors qu’ils s’étaient pré-incrits durant l’été – et sur le flicage des étudiant-es en ARE (fiche de suivi heure pas heure, rendez-vous mensuel avec le directeur de la formation).

Depuis septembre, un conflit oppose la direction et les redoublant-es – ceux et celles qui ont été forcé(e)s à retaper leur master 1 à cause de la fermeture de la prépa concours de l’Iufm. Ces dernier-es ont pour la plupart accepté de suivre à nouveau les cours du master 1, mais se battent pour obtenir équitablement des VES dans les UE validées l’année précédente : les VES ont été distribuées au compte-goutte et selon des critères plus que flou. Ce sont les premier-es à s’inquiéter du sort des collés-reçus de l’année prochaine et à réclamer la réouverture d’une prépa.

En milieu de premier semestre, on nous informe que des groupes de formation vont être supprimés. Les étudiant-es se mobilisent en masse et obtiennent une promesse de non suppression de groupes jusqu’à la fin du semestre. Là encore, on pose la question du sort de ceux qui n’auront pas le concours. Sans réponse.

En décembre, quelques formateurs nous réunissent et nous présente le programme du deuxième semestre : suppression de groupes, suppression de 30h de cours par UE (soit une réduction de 50% par rapport au premier semestre) et passage de la majorité des TD (groupe) en cours magistraux (amphi). De plus, les formateurs ayant pour beaucoup fini leur quota horaire à la fin du semestre, on ignore qui assurera les enseignements.

Les étudiants en professorat des écoles (PE) de l’ESPE de Marseille explosent. Une AG étudiant-es/formateurs est organisée, on y vote le blocage. Des étudiant-es aixois-es et avignonais-es se mobilisent également. Plusieurs délégations sont reçues par la direction, une par le rectorat. Les premières AG sont monopolisées par quelques couillus de la FSU qui parlent fort dans un micro et ne font rien voter. Il a fallu se battre, mais on a réussi à mettre en place de vraies AG avec tribune, tour de parole et vote (le tour de parole est très très mal passé chez ceux de la FSU).

Au bout de trois jours de blocage à Marseille, des formateurs (FSU) nous incitent à débloquer et à se mobiliser « différemment ». Trop tard, ils ne contrôlent plus le mouvement et les étudiant-es de Marseille ne lâchent rien.

Au bout d’une semaine, après des mois de langue de bois, la direction donne enfin des réponses. Dans une lettre écrite, le directeur assure qu’une prépa concours sera mise en place en master 2. En ce qui concerne la maquette des PE pour le 2e semestre, nous sommes revenus à 54 heures d’enseignement dont quand même 12 heures en amphi. A Marseille, un seul groupe est supprimé : deux groupes de 12 et 14 élèves ont fusionné (ce qui n’est pas scandaleux car il s’agit de deux groupes qui ont eu exactement les mêmes formateurs au 1er semestre). Pour le reste des sites, le directeur s’engage à ne pas dépasser trente étudiants par groupe (ce qui n’est pas du luxe pour un master…).

Suite à ces annonce, l’AG marseillaise décide la fin du blocage.
On est content-es. La victoire est loin d’être acquise puisque ce sont principalement les revendications des PE de Marseille qui ont été entendues. D’ailleurs, les Aixois-es (notamment les 2nd degré) sont toujours en lutte.

Ceci dit, on a vécu une belle mobilisation (surtout pour des étudiant-es à concours) et de beaux moments de démocratie directe (et c’était pas gagné !). Ce n’est qu’un début… mais c’est quand même pas mal !

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