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Rentrée scolaire et laïcité : A propos d’une étrange exigence de Mme la Ministre de l’Education

Communiqué de la FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

Mme Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education, entend faire signer la Charte de la Laïcité par les familles des élèves à l’occasion de la rentrée scolaire. Pour mémoire, ce document qui date de 2013 et est affiché depuis dans les établissements scolaires est, du point de vue du ministère lui-même « à valeur déclarative et pédagogique. » Il n’a donc aucun caractère normatif.

Que signifierait cette obligation de signer ? Soulignons d’abord que cette mesure – pour autant qu’elle soit applicable – a des bases légales incertaines et une portée mystérieuse. Mais elle peut être un élément de perturbation.

La laïcité n’est pas une affaire de point de vue personnel, mais une question d’organisation des pouvoirs publics : c’est la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat, la non-reconnaissance des cultes et leur non-financement par l’Etat, l’interdiction de toute immixtion des religions et des groupes de pression, quels qu’ils soient, dans les Institutions publiques et l’Ecole républicaine en particulier.

Les citoyennes et les citoyens de toutes origines et de toutes opinions dont les enfants fréquentent l’Ecole publique et laïque, qui a, par ailleurs, l’obligation de les accueillir, n’ont pas individuellement à plébisciter ni à se soumettre à une « Charte de la laïcité », pas plus que les enseignants et les chefs d’établissement n’ont à se faire les collecteurs de signatures de cette charte.Communiqué de FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

Cette opération n’a qu’un but : camoufler l’entorse primordiale à la laïcité, celle du Gouvernement, des Ministres et des Elus qui la bafouent en versant chaque année 10 milliards d’euros à l’enseignement privé catholique en vertu de la loi Debré du 31 décembre 1959 et en participant es qualité à des cérémonies religieuses.

La laïcité c’est la liberté de conscience, pas la soumission à un ordre établi ni à des chartes. La laïcité n’est pas à contresigner par qui que ce soit, mais doit être appliquée et respectée par les pouvoirs publics,

En matière de respect de laïcité, le problème ne vient pas tant des parents d’élèves que des gouvernements successifs qui la bafouent depuis des décennies. L’arbre du voile islamique ne doit pas cacher la forêt antilaïque du non-respect systématique de la laïcité par les pouvoirs publics. En demandant aux parents d’élèves de signer la Charte de la laïcité, le gouvernement tente de faire disparaître ses propres turpitudes en renversant la charge de la preuve

2 Comments

  1. Durand (Lorraine)

    Rentrée scolaire et laïcité : A propos d’une étrange exigence de Mme la Ministre de l’Education
    Tout à fait d’accord avec ce point de vue.
    Mais je me permets d’ajouter une autre entorse scandaleuse à l’application du principe de laïcité à l’école publique: celui de l’École en Alsace-Moselle. Des dizaines de milliers d’enfants suivent un cours de religion à l’école publique et plus gravissime encore: cet enseignement a un caractère obligatoire de par les textes concordataires! Même si ce n’est pas souvent appliqué formellement, la loi indique que c’est aux parents à demander une dispense au chef d’établissement, s’ils ne veulent pas que leur enfant suive un cours de religion…à l’École Publique!
    De fait, il est indispensable lorsque l’on inscrit son enfant à l’école en Alsace-Moselle, de préciser sa religion ou l’absence de religion afin que les chefs d’établissement puissent organiser le fonctionnement de ce temps d’enseignement.
    Autre scandale, les intervenants, y compris s’ils appartiennent au clergé, sont rémunérés par l’État pour faire cet enseignement.

    Petit détail presqu’anecdotique, tant le principe est lui même scandaleux: seules les religions catholiques, protestantes et judaïques ont droit de cité à l’École Publique!
    Concrètement, les enfants des “pauvres” parents athées ou ne souhaitant pas de religion, ou d’une autre religion que les trois autorisées à l’école sont de fait mis à l’index du groupe classe pendant ce temps!
    Par ailleurs, pendant le temps de religion, dans certains quartiers, il n’y a quasiment que les enfants musulmans qui restent avec l’enseignant. Ce qui bien sûr développe dès le plus jeune âge un sentiment communautaire exacerbé par l’école…publique, elle-même!
    Beau principe de neutralité et de laïcité!
    Alors question: est-ce que les parents d’Alsace-Moselle devront signer la charte, eux-aussi?

  2. JEAN-CHRYS (94)

    Rentrée scolaire et laïcité : A propos d’une étrange exigence de Mme la Ministre de l’Education
    La laïcité est l’un des principes qui constitue notre République. Elle s’impose par elle-même aux Français, à tous les étrangers sur le Territoire, ainsi qu’à toutes les Institutions. Quelle est donc l’utilité de signer la Charte évoquée ? N’apparait-elle pas comme un masque pour voiler les problèmes sociaux et politiques ? Pourquoi ne pas les traiter en profondeur ?

    Chaque parent et aussi L’Education Nationale sont les clés de voûtes du changement de mentalité de notre société.

    Comment une société peut-elle évoluer et vivre ensemble dans la paix si chacun n’a pas connaissance de la foi et/ou “la non-croyance” de l’autre ? Serait-il possible d’accepter l’autre et le respecter, en ignorant sur quoi il fonde sa valeur ?

    Il est intéressant de soulever le cas d’Alsace – Moselle quand on parle de laïcité.

    Il est regrettable que le programme soit sélectif, au lieu d’instruire nos enfants sur la richesse de nos différences (Les croyances ancestrales qui ont toujours existé, de tout temps et dans le monde entier – Les grandes religions monothéistes – l’Athéisme -Le Christianisme qui a fondé la France, notre patrie – Le droit de ne croire en rien)

    Il est aussi dommage que l’enseignement religieux ne soit pas obligatoire et étendu au niveau national.

    Certes, chacun est LIBRE de choisir son chemin. Tous sont ÉGAUX en droits et devoirs. Il semble qu’être FRÈRES c’est s’aimer et se soutenir. En l’occurrence, se connaître avant tout et respecter l’autre tel qu’il est. Serait-il possible de connaître sans apprendre ?

    Une société peut-elle avancer socialement et économiquement en n’ayant aucune valeur réelle commune ? Les devises de notre République sont-elles appliquées sans manipulations politiques, ni idéologiques?

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