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Quel est l’esprit de “L’après 19 mai” ?

Un petit billet d’humeur…

Il n’y aura pas de suites ni d’avancées après le 19 mai… seulement des reculs

Grève ou pas grève le 19 mai ? Une chose semble certaine, il n’y aura pas de suites ni d’avancées après le 19 mai… mais des reculs !

Non pas qu’il faille s’aveugler sur l’hypocrisie qui entoure cette réforme. Lire et entendre un gouvernement de régression sociale se faire le défenseur de l’égalité ne peut tromper personne… d’autant qu’il en arrive finalement à défendre son projet en reprenant les arguments de ses adversaires… (cf. la lettre du Premier ministre à Libération vantant le “mérite républicain”).

Mais penser que l’hétéroclite intersyndicale – encensée par différents mouvements souvent aussi obscurs que réactionnaires (le Collectif Racine ou SOS éducation) – peut faire avancer le collège n’est pas plus crédible. Ni même “espérer” le retrait de la réforme puisque le SNES ne la réclame plus… Peut-on attendre de cet appel une quelconque avancée vers plus de justice, moins d’inégalités ?

Nombreux sont celles et ceux qui expriment pourtant légitimement leur colère et leur aspiration à une autre école… mais il n’a jamais été – et il ne sera pas possible – de concilier l’élitisme et l’émancipation, la compétition et la coopération, la ségrégation et l’égalité, le culte des hiérarchies et l’autogestion…

Sauront-ils faire entendre une autre voix ? Il faut l’espérer… mais on n’y croit peu. Faute peut-être d’espaces pour construire un discours crédible et audible, le faire vivre et le diffuser… Partant du constat qu’il n’existe pas de lieux pour porter une autre parole sur l’école, pour relayer les luttes qui s’y déroulent (pour des moyens, des logements, des papiers, mais aussi une autre pédagogie) nous avons fait le pari qu’un site comme Questions de classe(s) pourrait contribuer à informer et à débattre vraiment. Nous n’attendons plus que les médias officiels relaient nos révoltes et nos projets, nous voulons le faire nous-mêmes. Les débats auxquels nous assistons ces dernières semaines démontrent qu’il faut retravailler cette perspective… Les luttes existent, les pratiques au quotidien aussi, mais elles n’émergent pas, ne se rencontrent pas et, au final, on voudrait que tout se résume à l’opposition de 2 camps auto-proclamés. Et ce sont toujours les mêmes que l’on entend.

Au lendemain du 19 mai, grévistes ou non-grévistes, il nous faudra combattre inlassablement la déferlante réactionnaire et conservatrice et ne surtout pas lui laisser le monopole de la critique du système… en se satisfaisant d’aménagement à la marge et à moyens constants.

Puissions-nous, au lendemain du 19 mai, retrouver une cohérence, sur le ciment du “social” et bâtir des mobilisations pour une autre école, la “nautre”.

Grégory Chambat

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