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Nous voulons nous former, nous ne voulons pas être formatés.

 Ces gens qui nous imposent de la formation numérique, sont ceux qui nous font avaler des réformes à longueur de temps, des réformes qui font long feu …. dans les fonds de tiroirs de nos bureaux.
Projets d’écoles, PPRE, Évaluations, ProgrammeSSS 1995, 2002, 2008, 2015(?), 2021-22(?), socle commun…
Du cycliste de l’île de Ré exilé de la vie politique depuis 2002 , au mammouth versatile qui bondit un jour, de « gauche » à droite, en passant par le philosophe réactionnaire mais un peu chevelu et sans oublier le spécialiste du changement des couches ou l’expert capillaire de chez Loréal, tous ces Ministres n’ont jamais oublié de se passer le flambeau responsable de l’incendie qui dévaste NOTRE École.
Les charlatans de la refondation entretiennent le feu… On ne risque pas de prendre froid.
Et M@gistère dans tout ça, qu’est-ce que c’est ?
C’est une formation inutile, bidon et en carton… Nous appellerons ça : une format@tion .
C’est ce que nous pensons et nous avons raison.
C’est aussi le volet numérique d’une autre réforme, celle de la formation professionnelle tout au long de la vie des fonctionnaires de l’État, réforme sarkozyste d’octobre 2007, visant à mettre au pas, ces feignants de fonctionnaires. Cette réforme fut presque passée sous silence. Nos syndicats majoritaires,  peut-être encore sous le choc de la déferlante sarkozyste, ne firent alors pas grande presse de la chose.
Cette loi, en quoi elle consiste ?
Eh bien c’est simple… La fonction publique doit répondre à des objectifs fixés à partir de statistiques établies à partir d’évaluations. Pour que ces objectifs soient atteints, il faut des fonctionnaires formatés pour les atteindre et surtout des fonctionnaires ajustables à la situation d’un moment donné, situation définie par des évaluations régulières.
Évaluation – Objectif – Action – Évaluation – Ajustement – Objectif ré ajusté – Action – Évaluation et ainsi de suite…. Tout ce charabia, vous le connaissez déjà… C’est en gros, ce que les charlatans de la refondation osent appeler pédagogie.
Tout est fait, nous disent-ils, dans le souci, d’en finir avec le gâchis et pour être enfin rentable.
Donc, quand on nous oblige à nous former à M@gistère. On peut  nous sanctionner si on refuse.
À Étampes (dans l’Essonne) et ailleurs, certains d’entre nous ont déjà reçu des menaces de retrait de salaire pour cause de non connexion à Magistère. Qu’on se le dise, nos chefs peuvent le faire…Ils ne le font pas tous, mais ils ont le droit car nous n’avons plus de liberté dans nos choix de formation. Si nos chefs décident qu’une circonscription entière doit apprendre à se connecter, elles/ils peuvent tenter de nous contraindre. Mais, nous, ça ne nous empêchera pas de faire grève de m@agistère.

Cela devrait même empirer car m@gistère devrait devenir, si on les  laisse faire, un élément central de l’Inspection individuelle car M@gistère est l’outil idéal de notre suivi individualisé numérique de fonctionnaire formaté tout au long de la vie (notre LPC à nous). En tout cas, dans leur délire de prépotence, ceux d’en haut, c’est ce qu’ils veulent.  Les IEN vont nous orienter individuellement dans nos formations à partir de l’évaluation de notre travail. C’est à dire, qu’ils pourront après examen, fixer nos parcours de formation afin de garantir nos progrès et pour que l’on puisse résorber nos “difficultés”. (En fait, nous n’avons aucune difficulté quand on nous laisse tranquillement faire notre travail. Nos seules difficultés, ce sont nos conditions de travail désastreuses et les pressions du pilotage).
DONC avec magistère, finies l’insouciance et la rigolade….
Les animations chants, sport ou plus sérieuses mais choisies avec les collègues, les ami(e)s pour se voir, pour papoter, pour échanger et se former mutuellement : Il n’y en aura plus !
FINIE LA RIGOLADE !
C’est pour cela qu’il faut faire barrage à M@gistère.
Nous, on aime la rigolade. On en a besoin pour vivre et pour ne pas être sinistres devant nos élèves.
Mais les nantis du ministère, nous ignorent. Nous ne portons pas de cravates. Les refondateurs nous imposent du haut, ce qu’ils se disent entre eux à partir d’évaluations dont ils inventent eux-mêmes les résultats, ils se gaussent en nous fixant des objectifs (ceux du MEDEF, ceux de Macron) et veulent nous contraindre à l’obéissance absolue, à la servilité….
Pendant ce temps-là, l’école de la république gagne le concours PISA de l’école la plus inégalitaire d’Europe de l’Ouest … Alors qu’elle était en milieu déclassement en 2003. Nous avons beau ne pas aimer PISA mais quand l’OCDE nous livre elle-même les instruments qui permettent de démasquer la supercherie, nous ne crachons pas dans la soupe. Pourquoi donc alors, les hypocrites continuent-ils de refonder si leur dogme du pilotage libéral, ça ne fonctionne pas ? Ils nous rient au nez. Ils se moquent de nous, en nous disant qu’on doit faire mieux, avec moins et avec plus d’élèves et en suivant des formations numériques, alors que dans le fond, ils savent très bien que c’est impossible et que le but est à terme, d’instaurer un grand supermarché scolaire de la connaissance (comme ils disent à Bruxelles) avec des écoles de pauvres et des écoles de riches. Tout le reste, n’est que propagande!
DONC Continuons de nous mettre en colère et rappelons à ces Nantis du Ministère et des directions académiques et à tous leurs sous-fifres qui nous contrôlent et veulent nous formater, que nous aimerions faire autre chose que de limiter la casse. Nous pendant ce temps-là, tous les jours, dans les écoles délaissées des campagnes, dans les classes surchargées des villes et des banlieues, nous répondons aux besoins immédiats avec les moyens du bord car l’Éducation Nationale a ABANDONNÉ le terrain et ses salariés de base. Rased, moyens humains, carte scolaire… Tout ça, c’est peau de chagrin. Alors, si on doit se débrouiller seul(e)s, qu’on nous laisse libres de nous former comme on veut, c’est le minimum.

Ils ont leurs objectifs…. Nous, nous avons nos urgences, nos besoins et nos envies. NOUS, c’est à dire, nous, nos équipes, nos collègues territoriaux, nos élèves, leurs parents… C’est à dire tous ceux qui ensemble peuvent constituer une collectivité éducative populaire….
NOUS, nous savons ou saurons ce qu’il faut faire et de quoi nous avons besoin pour faire école et quand nous ne le savons pas, prenons le temps et réfléchissons y ensemble. Ne perdons plus notre temps avec les solutions mortifères qu’on nous impose.
             
Nous avons l’école au quotidien à créer. Donc, c’est une évidence et nous en sommes désolés pour eux, nous n’avons ni le temps, ni l’envie de leur obéir.
Et à ceux qui nous disent qu’on est fonctionnaire et que l’on doit fonctionner : on leur rappelle que c’est à Vichy, que les fonctionnaires fonctionnaient le mieux. Être fonctionnaire, c’est surtout être capable de s’élever POUR DÉFENDRE les droits et les intérêts du peuple. Ce ne sont sûrement pas ces élites “macronisantes” et paternalistes qui vont nous apprendre qui nous sommes et ce dont nous avons besoin.
Donc, M@gistère, on n’en veut pas. Un point, c’est tout. On n’en veut pas, point barre.
On veut être libres ! Alors on se révolte ! C’est normal.
Nous, on propose que la formation soit prise en charge par les enseignants en fonction de leurs besoins et leurs envies. Nous voulons  qu’ils arrêtent de nous fliquer…  Aller au musée, pratiquer un sport, lire des romans, journaux, se rendre à un stage syndical sur les pédagogies alternatives, se rencontrer et échanger…. Tout cela devrait être pris en compte dans nos heures de formation.
Il faudrait aussi que les cours de fac soient ouverts de droit à tous les enseignants qui souhaitent les suivre, sans paiement et sans paperasserie inutile. Des cours de langue, des formations sur les enfants autistes,  et tous les dys qui maintenant sont légions dans nos classes devraient aussi être développées…
Bref, nous pensons qu’il est temps (voire urgent) de donner toute liberté et latitude aux enseignants de se former sans contrôles et de donner une véritable offre de formation intelligente et  de qualité. C’est pour nous, une des conditions qui nous permettra de retrouver le goût de se former, goût que nous devons transmettre à nos élèves. Nous n’imaginons même pas une seule seconde que c’est seul(e) s devant nos écrans que nous y arriverons. Faire croire que m@gistère peut nous apporter de la vigueur pédagogique, c’est vraiment nous prendre pour des poires… Même en informatique, une formation sérieuse, sur le tableau numérique, par exemple, ne se conçoit pas sans que l’on puisse échanger et expérimenter librement, au côté d’une personne qui connaît l’usage pédagogique de cet outil .
Magistère est non seulement nul mais en plus totalement  inutile. Ce n’est pas  par internet qu’on peut vraiment progresser, voire s’initier.

Oui, vraiment, nous en avons assez des élections bidons par internet, des Magistères, des adresses mail et de tout ce délire électronique qui ne remplacera jamais l’échange, la confrontation et le débat démocratique,  qui nécessitent que les gens se voient physiquement, se parlent et inventent ensemble !

 Toutes et tous les collègues qui sont motivées par ce débat sont invitées à nous rejoindre et à se faire connaître.
Nous devons arrêter de rouspéter et  nous organiser pour obtenir ce que nous voulons vraiment. 
  Envoyez-nous vos remarques, propositions, informations et dites-nous si vous  êtes partants pour sortir du bois lorsque nous nous sentirons  prêts collectivement… Soyons clairs, le Ministère ne reviendra pas sur ces décisions SAUF si la RESISTANCE à ce projet s’organise à la base et de manière très déterminée…Alors, Sortons du bois, assez versailles marre de se taire…..

2 Comments

  1. Dominique

    Nous voulons nous former, nous ne voulons pas être formatés.
    La form@tion numérique et M@gistère ne sont qu’un leurre.
    On nous les vend comme “pédagogiques” et “innovants”, alors qu’il ne s’agit en fait que de créer un nouveau marché. Le véritable enjeu est industriel.
    Même si on n’a pas assez de recul, on en constate déjà les conséquences négatives sur les enseignant-es et les élèves.
    Il faut réagir collectivement contre cette arnaque et dénoncer cette nouvelle souffrance au travail sur les registres RSST.

  2. pascale

    Nous voulons nous former, nous ne voulons pas être formatés.
    Tout à fait d’accord avec cet article !
    Pour notre part, là où je suis, nous sommes la moitié à être franchement et farouchement hostiles ! J’ai fait passer ces heures sur des Réunions d’Informations Syndicales plus sur une après-midi de formation Freinet (qui s’était déroulée à Paris). A tout hasard, j’ai envoyé l’attestation de présence (même si cela me gonfle de devoir toujours justifier … ils ne demandent pas de justification quand on reste jusqu’à X heures au boulot pour pouvoir bosser correctement …) et cela a marché.
    C’est du bricolage au fur et à mesure … mais je n’ai pas eu à me prendre la tête pour le moment avec cette saleté …

    C’est quand même un truc étrange que notre employeur choisisse nos formations … je me demande si c’est légal … je ne connais rien en droit mais c’est peut-être une piste à creuser si ce n’est pas trop dévoreur d’énergie …

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