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Mettre en échec le gouvernement, c’est maintenant !

L’édito de la revue L’Émancipation syndicale et pédagogique n°3, novembre 2013

Depuis la rentrée de septembre la colère monte contre la politique éducative du gouvernement, qui poursuit et approfondit les contre-réformes combattues sous Sarkozy. Face à cela, des personnels comme des lycéenNEs ont commencé à se mobiliser.

Dans les écoles, le décret Peillon sur les “rythmes scolaires” s’applique depuis la rentrée pour 20 % des élèves. Déjà les témoignages concordent pour décrire une dégradation sans précédent des conditions de travail et d’apprentissage : des écoles “noyées” dans le périscolaire, une surcharge de travail pour toutes les catégories de personnels, des enfants perdus dans la désorganisation, en pleine confusion quant au repérage des catégories de personnels dans leur emploi du temps, épuisés par des journées à rallonge.
Sans compter les atteintes à la gratuité, les activités périscolaires pouvant être payantes. Cela est lié à un début de mise sous tutelle des écoles par les pouvoirs locaux.

Il s’agit là des effets inévitables d’un décret dont la vocation même est d’ouvrir une brèche dans le cadre national de l’enseignement via le “projet éducatif territorial”. Tout ceci ne peut mener qu’à l’explosion des inégalités suivant les communes, à la remise en cause des statuts nationaux, et à des conditions de travail inacceptables pour les personnels municipaux où la précarité est massive.

Dans de nombreuses villes, des mobilisations sont apparues avant les vacances. Pour les prochains jours, des grèves de syndicats nationaux (SUD-FO-CGT), de sections départementales, un rassemblement national (SNUipp)… sont annoncés. Désormais, l’heure est au combat d’ensemble, à l’unité syndicale pour :

– l’abrogation du décret Peillon, et non sa “bonne” application ou son aménagement, donc le boycott des structures de “concertations” diverses et variées ;

– la construction de la grève à cette fin ;

– la convergence et l’auto-organisation à la base, en impulsant dans les villes et les secteurs des AG ouvertes à touTEs (enseignantEs, personnels municipaux, parentEs) pour l’abrogation du décret ;

– montrer qu’au lieu de cette contre-réforme, ce que veulent les personnels c’est la satisfaction de leurs revendications : diminution du nombre d’élèves par classe, rétablissement des RASED, recrutements de personnels enseignants, ATSEM et territoriaux en fonction des besoins, titularisation des personnels précaires…

De même, les organisations de jeunes UNL, FIDL et UNEF, au côté d’associations et de syndicats, appellent à des mobilisations dès le 5 et le 7 novembre. L’un des aspects les plus scandaleux de la politique gouvernementale, a été constitué par les expulsions de Leonarda et Katchik, parmi beaucoup d’autres, montrant jusqu’à quel point la xénophobie d’État entretenue au plus haut niveau du pouvoir, et particulièrement virulente contre les Roms, pouvait aller. Là aussi, le gouvernement s’inscrit dans le droit fil du précédent : poursuite des expulsions, traque des sans-papiers, déclarations xénophobes et stigmatisant les populations les plus fragilisées…

La mobilisation initiée dans les lycées parisiens exprime non seulement une solidarité totalement légitime avec unE camarade de classe dont le droit à l’éducation est bafoué, mais plus généralement le refus de cette politique et une aspiration à l’égalité des droits.

Il est de la responsabilité du mouvement syndical d’affirmer clairement sa solidarité avec ce mouvement, dont les revendications convergent avec les siennes :

– pour l’arrêt des expulsions et la régularisation des sans-papiers, et donc la fin des atteintes au droit aux études et à la formation professionnelle pour tous les jeunes sans-papiers ;

– en appelant les personnels à soutenir la lutte lycéenne, par les moyens appropriés notamment la grève. La solidarité avec ce mouvement est en effet le meilleur moyen pour empêcher une répression policière de plus en plus importante contre les luttes de la jeunesse.

Émancipation Tendance Intersyndicale,
03/11/2013 ❏

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