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Manifestation et union nationale

Cette semaine des dessinateurs et travailleurs de Charlie Hebdo ont été assassinés pour leurs blasphèmes; des juifs on été exécutés par ce qu’ils étaient juifs. Après un tel choc, notre place est dans la rue pour combattre le racisme, les fascismes et toutes les formes de totalitarisme.
Pourtant, cet après midi, comme de nombreux camarades d’extrême gauche et anarchistes, je déserte la manifestation.

Charlie Hebdo pour son numéro 1000 titrait, « le journal qui enterre les présidents ». A notre peine de la semaine, s’ajoute la colère de voir Hollande et des dizaines de chefs d’Etat organiser les funérailles nationales de Cabu qui avait dessiné cette une. Le président actuel évoque le souvenir du journal satirique alors que sa fonction et ses actes en font un ennemi permanent de l’esprit Charlie. « Nous vomissons sur ceux qui, subitement, disent être nos amis. », Willem

Certains pensent rendre hommage aux victimes des attentats en chantant la Marseillaise ou en brandissant le drapeau tricolore. Luz nous rappelle au souvenir de ceux qui « auraient conchié ce genre d’attitude »

La marche républicaine de cet après-midi nous pousse à nous détourner de notre combat pour s’engouffrer dans un unanimisme qui n’est pas le notre.

Je sais que des camarades qui me sont proches seront à la manifestation et à leur façon sauront garder leur distance avec l’union nationale et les chefs. « Hollande, Sarkozy, Merkel… vous n’êtes pas Charlie, tirez-vous ! » crieront-ils. Des belles pancartes « Je suis Rémi » seront brandies…

Certains risquent de taxer mes camarades déserteurs et moi même de gauchistes/anarchistes sectaires. A ceux là qui resteraient dans l’incompréhension des arguments que je donne ici, je conseille de relire quelques numéros de Hara-Kiri, la grosse Bertha ou Charlie des années 90.

D’autres peuvent penser : chacun fait comme il le sent. Pourtant il est urgent de conjuguer au pluriel les positions et les combats que nous allons mener. Cela passe par des discussions et des solides débats.

Commençons par dénoncer l’imposture. Valls dit vouloir combattre le racisme, pense-t-il que notre mémoire est si courte que nous avons oublié ses propos sur les rroms et toutes les expulsions qu’il a organisées. Le gouvernement américain se dit aux cotés des français pour la Liberté, en même temps il justifie par ces événements sa la politique de surveillance liberticide. Le premier ministre grec, lui aussi raciste, sera présent à la manif de cet après-midi. En Grèce le blasphème est toujours passible de prison. L’Etat français nous appelle à nous unir contre le terrorisme, mais ceux qui contestent cet Etat sont visés par les lois anti-terroristes…

Les tenants des démocraties capitalistes nous poussent à nous rallier à l’union nationale par la menace : l’occident ou la barbarie.

Face à cela, je fais un pas de côté.

Mes anciennes lectures de Charlie, m’ont conforté dans une pratique, celle de ne jamais marcher au pas, encore moins derrière nos ennemis.

Au plaisir de continuer le débat avec tous ceux qui sont du côté de la liberté et de l’insoumission.

Cet après-midi, je pense écouter Ferré.
«Cette parole de prophète
Je la revendique et vous souhaite
Ni Dieu ni maître »

Pascal

1 Comment

  1. amar

    Manifestation et union nationale
    Salut. A la mention ni dieu, ni maître qui est mienne j’ajouterai “ni idoles”. J’ai exprimé sur des forums amis une position proche de la tienne, l’idée que j’étais aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui subissent la barbarie fasciste qu’il prenne les habits de l’islamisme, du nazisme, du christianisme, de la culture celtique etc. Je constate une incapacité à juger sur les écrits et les dessins publiés sur ce canard depuis quelques années ce qu’est devenu réellement charlie: un canard qui parfois peut s’approcher de nos idées mais trop souvent a laissé libre court à des représentations racistes tenus par des racistes patentés à qui on offrait tribune libre. Les camarades qui défendent la ligne éditoriale de charlie aurait vomi ces dessins si ils avaient été publiés ailleurs et auraient insulté leurs dessinateurs (parfois invités d’honneur dans des congès nazis… excusez du peu.

    Mais là on nous parle d’un vague esprit subversif qu’il faut défendre en marchant derrière des chefs d’état qui mènent des guerres, des partis de droite etc. Je constate comme une incapacité à admettre que ce qu’on a adoré (à juste titre) a pu tourner au vinaigre, un déni qui obligerait à désacraliser ce qui nous a aidé à nous construire. Bref le déni propre à toute idolâtrie.

    J’en parle dans un article publié sur ce site:
    2111

    A bientôt dans la rue, dans la lutte mais sans chef d’état.

    Amar

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