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Lettre ouverte des enseignants réunis en AG de grévistes à Bobigny le 3 février 2015

soutenus par les organisations syndicales SNUIPP, CGT éducaction, SUD éducation.

Monsieur le Directeur Académique,
Monsieur le Maire de Bobigny,

Nous sommes en grève aujourd’hui car nos conditions de travail et celles de nos élèves se dégradent de plus en plus :
Nous avons besoin de création massive de postes de fonctionnaires titulaires et formés
– afin d’ouvrir toutes les classes nécessaires en respectant les seuils,
– afin d’avoir des remplaçants dans les classes lorsque nous sommes absents,
– afin de donner à chaque groupe scolaire un réseau d’aide (RASED) complet pour aider les enfants en difficulté,
– afin d’ouvrir les postes de maîtres supplémentaires et d’accueillir les élèves dès deux ans, comme il est prévu dans le document sur la refondation de l’école,
– afin d’accueillir dignement les enfants handicapés avec l’aide d’AVS formés et titulaires.

Nous sommes en grève aujourd’hui car nos salaires sont bloqués depuis 5 ans; alors que le coût de la vie et surtout celui du logement explose.
Nous demandons le dégel du point d’indice qui permet de calculer nos salaires, un rattrapage du retard et l’obtention d’une indemnité de logement à la hauteur du coûté réel du logement en région parisienne. Notre métier a besoin d’attractivité et pour recruter de futurs enseignants, nous avons besoin qu’une réelle carrière leur soit proposée en terme de rémunérations.

Nous sommes en grève aujourd’hui car la réforme des « rythmes scolaires » ne respecte en rien les rythmes de vie des enfants. Nous rejetons cette réforme car aujourd’hui, certains enfants peuvent avoir chaque jour 6 h de péri-scolaire pour 5 h d’école ! Aucun comité de suivi n’est réuni à Bobigny; la mise en place est faite sans aucune concertation, et dans le déni des conditions réelles d’accueil et de contenu des ateliers proposés. La décision d’ouvrir la cantine « gratuitement » a conduit à une explosion des effectifs dans des conditions d’accueil de plus en plus bruyantes, pénibles et en limite des conditions minimales de sécurité pour les élèves.
Beaucoup d’enseignants récupèrent l’après midi des élèves épuisés après deux heures de bruit et d’agitation. Les conditions d’enseignement en sont dégradées contrairement à ce qui avait été promis.

Nous sommes en grève aujourd’hui car en maternelle, les conditions de travail se dégradent de manière significative:
toutes les classes manquent de l’aide des ATSEMs qui devraient être présentes toute la journée avec nous même dans les classes de moyenne et grande section,
toutes les classes d’accueil des « deux ans » ont été fermées et ne sont pas réouvertes
les écoles maternelles doivent acceuillir de plus en plus d’enfants lourdement handicapés, sans aide suffisante pour permettre l’enseignement de tous.

Nous sommes en grève aujourd’hui car la sectorisation scolaire de la ville est catastrophique : certaines écoles sont ghettoïsées, d’autres explosent en effectif, des dérogations sont acceptées en toute incohérence alors que l’importance de la mixité sociale est plus que jamais évidente pour le bon fonctionnement des écoles.

Nous sommes en grève aujourd’hui car tous les budgets d’aide aux écoles sont en train de disparaître : plus rien de la part de la DSDEN, plus rien de la part du « Contrat de Ville », presque plus rien de la part de la mairie : Nos bibliothèques d’école sont subventionnées par 2 euros par an et par élève !

Nos syndicats ont demandé de nombreuses fois à être reçus, la mairie ne daigne pas répondre et la DSDEN n’apporte aucune solution à la hauteur de nos attentes. C’est pourquoi nous avons décidé de rendre public ce courrier, afin qu’on cesse de déplorer un « apartheid social » construit sciemment par les pouvoirs en place.

L’Assemblée Générale des grèvistes de BOBIGNY, le 3 février 2015
soutenus par les syndicats SNUI¨PP 93, SUD éducation 93, CGT éduc’action 93

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