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Le bac en direct

C’est du témoignage, ça ne théorise pas mais ça réagit lorsque je lis le débat lancé par B. Collot.
Permettez quelques informations, quelques observations disparates. L’information sur les faits, le vécu, la réalité du baccalauréat côté main d’oeuvre enseignante que d’autres analyseront peut être intéressante . Un peu comme dans le film portugais Les Mille et Une Nuits vu hier soir . Le témoignage ne doit pas empêcher la réflexion mais l’enrichir.
Deux jours de survellance de huit heures en apnée. 62 copies d’écrit de bac ES , quatre jours pleins de correction, après quatre jours de préparation des oraux ( cinq descriptifs différents des cours de Français d’une classe de première) faire la moyenne: 11,23. Les autres correcteurs sont tous en dessous. Va-t-il falloir que je rabote ? Je n’y suis pas disposée.
Ai-je participé à la machine à sélectionner ?
En quoi mon enseignement parvient-il à déconstruire l’édifice institutionnel de l’intérieur ?
Ai-je donné de la confiance et de l’audace à ceux qui ont dû demander à ne pas l’avoir , ce bac , que tout le monde empoche sans rien faire (discours très dominant dans les milieux enseignants et partagé par Luc Ferry ) ? Ne sont-ce pas eux ou leurs petits frères à qui j’ai mis les huit 06/20 car ils n’étaient pas en mesure de faire les sempiternels exercices de commentaire si formels et que d’abord ils ne savent même pas ponctuer ?
Qui se soucie de l’épanouissement de la personne de l’élève ? Il y a d’un côté ceux qui en parlent en langue de bois (= l’institution) pour faire avaler quelques couleuvres et il y a ceux qui ne sont pas là pour ça , ils le disent haut et fort dans la même salle des professeurs. Et courent bachoter (ça, c’est du sérieux).
Je vais faire ma valise pour aller faire passer cinq jours d’oraux à Foix à 75 kms de chez moi d’ici le 7 juillet. 62 candidats 8h-12h / 14h-18h.
Les héros disent que ça fait même pas mal, je crois , moi, que ce ne serait pas mal d’écouter réellement les candidats (donc d’en voir moins)qui passent leurs oraux et que c’est ce qui prime pour moi. Mais j’ai de grandes questions et des critiques violentes sur la finalité de ce baccalauréat sous ma pile de questions et la bienveillance volontaire et militante qui sera la mienne…
J’ai beau travailler dans une usine de l’Etat, je continue à être attentive aux personnes . C’est le moins que je puisse faire mais je suis en colère car ce n’est pas assez. Je fuirais bien le navire mais serait-ce faire encore moins ? Ou enfin ne plus actionner la machine ?
Bonne réflexion .

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