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La petite école n’est pas un problème… c’est une chance !

La FNER Fédération nationale pour l’école rurale organise à Paris le samedi 24 octobre 2015 une rencontre “La petite école n’est pas un problème… c’est une chance !”

(lieu à confirmer) Bourse du Travail, 3 rue du Château d’Eau, 75010 PARIS – Métro République

…Oui, nous prétendons que les petites écoles représentent une chance pour le présent et pour l’avenir. Elles proposent en effet :

– une proximité qui permet l’indispensable relocalisation des activités humaines ; en particulier, moins de transports = moins de pollution = mieux -être pour les enfants.
– un meilleur cadre éducatif : mélange des âges, prise en charge citoyenne par la collectivité des questions éducatives (enseignants, parents d’élèves, élus et personnel communal, amis de l’école)
– une vie sociale active autour et au-delà de l’école…

Tout cela a été maintes fois dit et montré.
Sans oublier que les meilleurs résultats scolaires, observés dans ces petits établissements, ont été prouvés à plusieurs reprises.

C’est donc pourquoi, bien au-delà des simples suppressions de postes, toute fermeture d’école constitue une grave erreur écologique, humaine, éducative, sociologique, voire économique, et doit être combattue. De même que doivent être combattues en amont toutes les politiques qui mènent à ces fermetures : les regroupements d’écoles, imposés dans le cadre des conventions départementales, le refus d’inscrire les plus petits en classe unique, etc.
Localement, les résistances aux regroupements sont nombreuses, et de plus en plus de personnes en perçoivent les enjeux écologiques, éducatifs, sociétaux… Mais les succès sont rares et éphémères.

Aussi, ce que nous proposons, c’est de fédérer, de mettre en réseau, d’étendre ces luttes au niveau national, et très au-delà de la sphère “éducation nationale”.
Avec tous ceux qui pensent qu’on ne peut pas en rester là !
Avec tous ceux qui sont déjà engagés, dans leurs pratiques quotidiennes au sein de leurs écoles, de leurs territoires, dans une transition vers des solutions d’avenir réellement pérennes et satisfaisantes.

Tout cela, nous sommes venus l’affirmer à Limoges le 6 juin dernier, c’est le sens de l’appel que nous avons alors rédigé (http://ecole-rurale.marelle.org/Appel-de-Limoges.pdf) – cri d’alarme mais aussi texte de propositions -, c’est la raison d’être de la rencontre de Paris le samedi 24 octobre prochain !

Nous savons que notre analyse, nos propositions (voir l’appel), ne sont pas consensuels, et qu’un certain nombre d’enseignants, de parents, d’élus sont persuadés que le regroupement d’écoles est une bonne chose. Ce que nous refusons, c’est que le regroupement soit imposé sans discussion possible, comme le fruit d’une « pensée unique », comme le nec plus ultra voire la « solution finale » en matière de réseau scolaire !

Et pour que les enfants ne soient pas les grands oubliés des bonnes intentions des adultes, la rencontre proprement dite sera précédée en matinée (à l’initiative de la FNER) d’une conférence de la chronobiologiste Claire Leconte sur “Les temps de l’enfant en milieu rural”, ouverte à tous.

Pour tout renseignement supplémentaire sur cette rencontre http://ecole-rurale.marelle.org/Limoges-2015.html.

1 Comment

  1. eliat-eliat therese

    La petite école n’est pas un problème… c’est une chance !
    La petite école n’est pas un problème, c’est une chance.

    Ici, dans le Nord de l’Argentine, plus précisément dans la province de Jujuy, il y a un nombre incroyable de petites écoles disséminées dans la Puna et la Quebrada, des régions pour la plupart très austères et retirées. A San Juan de Quillacas, (distante de Susques de 40km) par exemple, vous trouverez une petite école de 12 élèves entre 4 et 12 ans, tout ce petit monde encadré par un portier, une cuisinière, un agent de service, un directeur et maître instituteur, une institutrice, une autre enseignante d’arts plastiques qui assure les ateliers artistiques. L’Argentine n’a pas peur d’investir en personnel dans l’éducation de ces lieux. *

    Un des stress les plus importants pour ces enseignants est d’arriver sur leur lieu de travail. Dans la gare autoroutière de la capitale de la province, à San Salvador de Jujuy, vous pourrez retrouver une cinquantaine de maîtres et institutrices, directeurs et directrices, sur le départ entre 20h et 22h. Le départ se fait par différents cars. Mieux vaut prévoir de bonnes couvertures, de bons habits bien chauds, de quoi manger, et les bagages pour la semaine, ainsi que de la nourriture pour les élèves. Il n’est pas étonnant qu’un car tombe en panne sur la route et que les maîtres doivent alors par exemple, passer la nuit à attendre dans le car, quand dehors la température tombe à moins 2, voir à moins 25. Il est arrivé à tous les maîtres de devoir prendre leur courage à deux mains pour partir à pied rejoindre le hameau le plus proche. Il y a quelques années encore certains maîtres partaient vers minuit d’un village à pied jusqu’à leur village de destination. Vers deux heures du matin ils récupéraient quelques enfants, faisant avec eux la marche jusqu’à l’aube, pour prendre les cours vers 8h30 du matin.

    Un autre stress primordial pour nos maîtres est l’organisation des repas de la semaine. S’ils ne cuisinent pas, ils doivent cependant tout à tour préparer les menus et anticiper sur l’achat des aliments, et ce avec un budget très serré, voir largement insuffisant.

    Une fois arrivée sur leur lieu de travail, les maîtres ne peuvent en repartir qu’au passage du trafic qui viendra les ramener vers la ville la plus proche, pour reprendre le car qui les ramènera pour le week-end à leur lieu de vie.

    Dans ces petites écoles de la puna, petit à petit arrive l’électricité grâce à l’énergie solaire. Maintenant la fibre optique aussi s’y installe, le début d’un grand chamboulement, certainement. Car ces enfants, au regard transparent de pureté, y vivent dans un monde tellement isolé de tout, souvent à plus d’un jour de marche à pied du village le plus proche. La vie moderne et le monde capitaliste ne les ont pas encore contaminés de tous nos besoins artificiels générant la violence dont nous souffrons de plus en plus dans nos écoles urbaines et surdimensionnées. Demandez-leur s’ils ont envie de quitter leur petit hameau de 20 maisons pour aller au collège dans la bourgade la plus proche ? C’est un « non ! » à l’unisson. Leurs petites chèvres, leurs familles, leur tranquillité, leurs montagnes, …

    Les petites écoles rurales, me semblent effectivement une chance incroyable : une invitation à tous les maîtres d’écoles et tous les enseignants du monde. Le bonheur de voir comment on travaille dans une école à dimension humaine et qui ressemble beaucoup à une famille. Le plaisir d’un ciel merveilleusement étoilé. La sérénité d’un lieu incroyablement paisible. La richesse du contact authentique avec la nature. J’invite tous les actionnaires à investir dans toutes les écoles du bout du monde, pour offrir à ces enfants des conditions de vie un peu moins arides et permettre qu’ainsi elles survivent et deviennent un endroit privilégié de ressourcement et de réflexion pour tous les enseignants stressés de nos grandes cités.

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