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La pédagogie au centre, mais sans les pédagogues

Depuis le rapport sur les travaux de la concertation en octobre 2012, le mot « pédagogie » est au centre des discours de Vincent Peillon et jalonne le texte de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école.
Ce terme se limite parfois à des dispositifs comme « plus de maîtres que de classe » ou les « activités pédagogiques complémentaires », mais le plus souvent « la pédagogie » est juste égrenée dans les discours.
On a même entendu récemment, l’affirmation que les « pédagogies coopératives » auraient toute leur place dans la formation des enseignants !

Mais l’expression la plus fréquente est sans aucun doute : « Faire évoluer les pratiques pédagogiques ».
Et là, on est un peu sceptique car :
– bien que Vincent Peillon dans ses discours se réfère aux pédagogues de l’Éducation nouvelle, à Jean Zay qui s’est appuyé sur eux
– bien que les mouvements pédagogiques soient reconnus par l’Éducation nationale comme partenaires de l’École
– bien qu’ils soient invités aux travaux sur la refondation de l’École, comme la concertation
– bien qu’ils siègent au Conseil de l’innovation pour la réussite éducative
– bien qu’ils soient invités aux remises des rapports, aux journées spécifiques
Les mouvements pédagogiques n’apparaissent jamais ni dans les textes ministériels, ni dans les maquettes des ESPÉ. Ils sont noyés dans le paquet « secteur associatif » ou seule l’Éducation populaire avec ses activités autour de l’école émerge (Réforme des rythmes scolaires et projets éducatifs territoriaux obligent).

Quelle place représentent-ils alors dans le projet de refondation ?
On en a un peu une idée quand on voit que les représentants institutionnels, même locaux, ne se déplacent pas pour leurs congrès ou leurs journées d’étude.

Pourtant les enseignants des mouvements pédagogiques sont bien présents dans les établissements scolaires, ils forment un réseau de professionnels prêt à nourrir les formations initiales et continues, à enrichir les pratiques et à accompagner les jeunes professeurs.

L’innovation et ses expérimentations pédagogiques durent depuis plus d’un siècle, mais restent confinées, méconnues, voire diabolisées.

« Faire évoluer les pratiques » peut-il se faire sans les mouvements pédagogiques ?

« Faire évoluer les pratiques » peut-il se faire sans la pédagogie Freinet ?

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