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Inside out

Trente ans de pratique et de questionnement sur la pratique. Inside. A essayer de sortir les élèves , les idées , de faire émerger des curiosités , reconnaître des facultés chez tout un chacun (eh oui !) comme celle de parler, d’imaginer, d’écrire.
Et voilà que je trouve que c’est de plus en plus difficile , dedans on manque de place , d’air : comment ne pas se mettre en colère face à des enfants en train de grandir à 35 et en mal d’apprendre pendant 35 heures par semaine et repartant avec des devoirs sous le bras après huit heures sans bouger ?
La colère va parfois vers eux ,vers ce groupe dont on dit qu’il a des effets plutôt attristants, vers ces enfants nourris de télévision et ne manquant de rien, vers ceux qui nous mettent là-dedans, et n’hésiteront pas à charger encore la barque, vers ceux qui parlent là-dessus sans remettre en cause une idée de l’éducation et des études qu’on continuerait à réserver à ceux qui en ont déjà les clés, vers ceux qui nous laissent défendre ce qu’on est parfois bien seuls à défendre .
Alors on a envie de sortir, de s’échapper , de ne pas en être, on invente dans l’espace de sa classe et du temps passé avec eux des clairières , des arrêts, des respirations . Mais à quel prix ? Et pour quels effets ?
Mettons à mal l’école qui ne fait pas grand-chose bien : que de mauvaises solutions à de vrais problèmes ! que de timidité là où seule l’audace pourrait espérer changer quelque chose ! que d’obstacles à l’invention singulière d’individus qui ne prétendent pas avoir la science infuse mais guider et accompagner des jeunes qui ont la route à faire !. Et après ?
Je peux juste témoigner , comme d’autres, d’une grande amertume , que je ne veux pas faire partager à mes élèves. Mais la plupart des intervenants sur la question feraient bien de la prendre en compte .

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