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Il n’y a que les poissons morts qui nagent dans le courant

Est il raisonnable de créer quand on désinstitutionnalise? Est il prudent de lancer de nouvelles initiatives sociales quand on prédit l’abandon, le désengagement , la sous traitance?

Faut il se contenter de fonctionner et de se taire, de s’adapter et de durer? Faut il anticiper les régressions pour rester dans la course? Faut il rentrer dans le giron du pouvoir pour continuer d’exister? Faut il anticiper ses renoncements, miser sur ses tendances?

Et , à l’inverse, faut il renoncer à agir de peur que ça réagisse?

[rouge]Faut il nager dans le courant?[/rouge]

La Pédagogie Sociale a ceci de particulièrement compliqué qu’elle saute de créations en nouveautés. C’est un contre-courant, une énergie qu’on ne peut pas stopper.

La rencontre des publics, la confrontation aux difficultés sociales, le développement des pouvoirs d’agir et de s’exprimer , rendent nécessaires constamment de nouvelles réalisations.

Pas moyen de refuser l’idée de celui qui arrive; pas moyen d’accepter une plus mauvaise récolte cette année; pas moyen de se résigner à perdre les enfants éloignés et déscolarisés par les expulsions; pas question de refuser d’éduquer, d’embellir , d’habiter. de construire.

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer , le contre courant n’est pas une perte absolue d’énergie; ce n’est pas une entreprise perdue d’avance, une cause perdue, un destin de loosers. Nager à contre courant ne permettra effectivement pas de l’inverser , ce courant, mais balisera dès lors un autre sens possible, une nouvelle liberté de mouvement pour tous.

Pour la Pédagogie Sociale, le courant n’est pas la force principale; d’autres sources d’énergie sont bien présentes pourvu qu’on les cultive. Nager, c’est créer son propre courant.

Plus encore, le contre courant est certainement le sens le plus naturel de la vie, engagée contre la pente irrémédiable du temps. Il ne peut pas y avoir de projets dans le courant, il ne peut pas y avoir d’avenir.

Ainsi dans le fil de nos actions, nous ne faisons pas oeuvre de tacticiens, ou de stratèges; nous ne misons pas sur le courant pour aller plus vite ou plus loin, nous recherchons plutôt l’autonomie et les moyens pour tout un chacun de résister un peu.

[fuchia]« Peut-être que l’histoire de l’humanité est aussi la douloureuse histoire du combat mené par des hommes pour résister, pour contrarier, pour empêcher l’inadmissible suprématie du plus fort sur le plus faible, du nanti sur le démuni, de l’installé sur l’exclu. De cette histoire, je veux partager, je veux assumer l’héritage.Je revendique de ma solidarité profonde avec la folie, la misère, la souffrance. »[/fuchia] Tony Laîné (25 mai 1991)

Association Intermèdes-Robinsons http://assoc.intermedes.free.fr/

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