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Habiter suppose d’avoir un impact sur son habitat – KroniKs des Robinsons 552 du 19 Mars et Graines d’Orties

Dans son article « La ville, un terrain de jeux pour enfants » (Enfance et Psy N°33-2006), le psychologue, Kaj Noschis , explique ce rôle fondamental de la ville tant pour les enfants et pour les adultes: nous approprier notre vie et notre condition.

La ville n’est pas qu’habitat; elle est le lieu où on peut être un parmi d’autres; le lieu où on peut en même être radicalement différent des autres tout en partageant un moment avec eux: on attend ensemble à un feu rouge; on attend un bus. On est là un parmi d’autres.

La Ville est le lieu où on appréhende ainsi le sens de la vie en société… C’est même en cela que la Ville permet de faire l’expérience de la liberté; en étant ce « un parmi d’autres », je peux être moi, tout en restant « parmi ». Je peux m’approprier les qualités et usages des autres, sans l’être. Je suis libre d’être moi et de changer.

[rouge]… Sauf quand
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Sauf quand , la Ville ne permet plus ce mixage à la fois anonyme et proche; quand elle se fragmente, quand elle se sépare en autant de micro villes qu’il y a de groupes fractionnés et séparés du reste. Les âges se cloisonnent et se concentrent dans des espaces dédiés, tandis que les enfants sont carrément retirés, exclus ou mal vus dans les espaces publics.

Les différents groupes n’emploient plus les mêmes moyens de transports, ou plus aux mêmes horaires; les itinéraires sont ritualisés, séparés. La Ville se fonctionnalise; elle n’est plus lieu à vivre, mais lieu de surveillance et de circulation.

Il lui faudrait être tout le contraire: lieu d’attention (et non pas de surveillance), et d’habitation (et non pas de circulation).

La séparation des espaces , la surspécialisation des espaces, la surveillance des espaces TUE LA VILLE. Et probablement la vitalité et la créativité de ses habitants, aussi.

Alors on n’entend plus que des revendications de mort sociale, car elles seules sont encore audibles; la municipalité, les « élus » exigent pour vous la tranquillité, le vide , le silence et la transparence . Toute autre revendication vis à vis des espace publics paraît impossible.

Quelle politique pour la Ville? Une chose est sûre , une vraie politique POUR la Ville n’aurait pas grand chose à voir avec ce que nous connaissons, avons vécu et subi des politiques DE la Ville: caméras, parkings, voies de circulation, éclairage et groupes sociaux dressé les uns contre les autres; les personnes âgées, courtiséss mais traitées comme des enfants; les plus jeunes, diabolisés et traités comme des ennemis.

Faire Ville ensemble est peut être le seul projet politique qui vaille. C’est aussi un projet d’urgence si on ne veut pas vivre tous dans la peur.

Mais est on bien conscient de ce que cela suppose?

Il n’y aura pas de ville sans légitimité a priori de toutes ses composantes: enfants, jeunes, précaires de toutes sortes; il n’y aura pas de ville sans légitimité a priori de vivre l’espace public, de l’habiter, de l’OCCUPER, , de le transformer. Il n’y aura pas de ville tant qu’on en laissera le monopole, l’usage et la pensée, à des institutions dépassées.

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Association Intermèdes-Robinson

1 Comment

  1. Bernard Collot

    Habiter suppose d’avoir un impact sur son habitat – KroniKs des Robinsons 552 du 19 Mars et Graines d’Orties
    Dans le même ordre d’idée : habiter l’école !

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