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Expliciter pour faire comprendre ?, Dialogue, avril 2016

Le thème de l’explicite est très présent, avec deux significations opposées : chez les uns, le courant « instructionniste », reprise de l’enseignement magistral en voulant juste en éliminer le flou, chez les autres (groupe Escol) la volonté d’éclaircir aux yeux des élèves les mécanismes et le sens de la « langue de l’école ». Le GFEN apporte ici sa contribution : les articles de Jacques Bernardin, Etienne Vellas, Jean-Louis Cordonnier, notamment, dépassent cette actualité pédagogique pour aborder des questions de fond, et notamment la place centrale des élèves dans leurs apprentissages.

Expliciter pour faire comprendre ? (avril 2016), Dialogue n° 160, 7 €.

Sommaire détaillé : http://www.gfen.asso.fr/fr/dialogue_160

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Expliciter pour faire comprendre ?

Le GFEN vous présente «le» dernier numéro de sa revue Dialogue n° 160 – Expliciter pour faire comprendre ?

Dans la mode des « labels » pédagogiques, celui de « pédagogie explicite » nous est présenté par ses thuriféraires comme la panacée pour résoudre les difficultés scolaires. Un dossier sur le site de notre mouvement a déjà opéré une clarification salutaire.
Dialogue développe la réflexion sur cette question. Une explicitation qui consisterait à découper les phases d’apprentissage, soi disant du simple au complexe, en entraînant l’élève à la reproduction de ce que montre le maître, ne serait, au mieux, qu’une illusion, au pire, une escroquerie.

Nous reviendrons, dans ce numéro, sur la notion, sous-jacente, d’implicite. Quels implicites ? Portés par qui ? Pour nous demander si tout doit être explicité ? N’y aurait-il pas comme une prétention à vouloir, ou prétendre, tout expliciter ?

Nous nous demanderons également qu’est-ce qui doit être explicité ? Le cadre, la conduite… de la démarche d’apprentissage, de construction du savoir ? Ou le donné fini de celui-ci, privant l’élève de tout plaisir de sa (re)découverte ?

Qui doit expliciter ? Le maître seulement ? Ou les élèves également, dans un mouvement d’appropriation des connaissances et savoirs travaillés ? Et comment, quelles conditions créer dans la classe, pour que cela soit possible et efficace ?

Tout cela posant la question pour quoi expliciter ?
Et si la question de l’explicite dans la pédagogie était une question mal posée ?

[Lire l’éditorial Expliciter pour faire comprendre ? de Patrick RAYMOND
->http://www.gfen.asso.fr/images/documents/publications/dialogue/dialogue_160_edito.pdf]

Voir le sommaire, lire des extraits ou commander

6 Comments

  1. Irène Pereira

    Expliciter pour faire comprendre ?
    La question est également sur quels appuis scientifiques reposent la pédagogie explicite ou la critique de cette pédagogie.

    Il est tout à fait possible d’être critique du courant canadien dit Pédagogie explicite (développé par Bissonnette et Gauthier).
    Mais il faut à mon avis répondre à leurs appuis théoriques scientifiques qui sont très étayés que l’on soit d’accord ou pas avec eux.

    Leur approche pédagogique recourt:
    – à des méta-analyses nord américaines sur l’effet maître (ces analyses compilent des centaines d’étude)
    – aux travaux en psychologie cognitive
    -> “l’enseignant montre comment il fait”: le modelage s’appuie sur l’apprentissage vicariant tiré des travaux du psychologue socio-cognitiviste Alan Bandura.
    -> aller du simple au complexe: le problème c’est qu’il s’agit là d’un principe qui corrobore les travaux en psychologie cognitive sur la surcharge cognitive.

    Il me semble que penser une critique de l’approche dite “Pédagogie explicite” peut être tout à fait interessante. En effet, enseigner explicitement ne signifie peut être pas faire de la pédagogie explicite (voir par exemple les positions de Cebe et de Goigoux).

    Mais la critique doit se mener avec des vrais appuis scientifiques et non seulement à partir de croyances pédagogiques. On risque sinon de ne pas avancer de manière constructive dans ce débat.

    L’enjeux de ces débats est également la lutte contre la reproduction des inégalités sociales. Tous les travaux en sociologie sur cette question mettent en lumière que les pédagogies traditionnelles comme les pédagogies nouvelles tendent à souffrir d’un manque d’explicitation qui nuit aux élèves les moins dotés en capital scolaire de part leur milieu social.

  2. Irène Pereira

    Expliciter pour faire comprendre ?
    C’est pour cela que l’on trouve aujourd’hui dans de nombreux textes de l’éducation nationale la demande d’enseigner explicitement:
    – par exemple dans Le référentiel de l’éducation prioritaire:
    https://www.reseau-canope.fr/education-prioritaire/fileadmin/user_upload/user_upload/accueil/Referentiel_de_l_education_prioritaire.pdf

    – dans le nouveau socle commun de connaissances et de compétences dans le domaine 2 en particulier.

    Par ailleurs, la pédagogie explicite en s’appuyant sur la psychologie cognitive recourt beaucoup à l’automatisation des compétences intellectuelles de bas niveau.

    Tout cela peut conduire à des interrogations concernant le risque d’une pédagogie différentiée en fonction des classes sociales et concernant l’acquisition des compétences intellectuelles de haut niveau.

    Il faudra sans doute dans ce débat distinguer ce qui relève des arguments scientifiques et des finalités philosophiques et socio-politiques que doit poursuivre l’école publique.

  3. Irène Pereira

    Expliciter pour faire comprendre ?
    Personnellement, je ne tiens pas à défendre un courant institué en particulier. J’ai mon avis personnel sur la question qui m’est tout à fait propre.

    Mais j’estime que l’honnêteté intellectuelle, c’est que personne ne soit caricaturé dans ses positions.

    C’est la base pour que chacun puisse se faire un avis sur un débat qui me semble important. Pour l’instant, je lis beaucoup de textes qui déforment les thèses ou masquent des arguments.

  4. Anonyme

    Expliciter pour faire comprendre ?
    Je n’ai pas d’action dans la “pédagogie explicite”, mais comme j’aime bien l’honnêteté intellectuelle, je trouve intéressant de signaler qu’au Canada, l’un des tenants de cette pédagogie qui mettrait “l’élève sous coupe réglée du maître et le préparerait à obéir” soit défendue par Norman Baillargeon, penseur anarchiste connu, auteur par ailleurs de:
    -L’ordre moins le pouvoir – Histoire et actualité de l’anarchisme, Editions Agone
    – Petit cours d’auto-défense intellectuelle, Editions Lux
    – Légendes pédagogiques, l’autodéfense en éducation, Editions Poète de Brousse.

    Entretien de Norman Baillargeon avec Steve Bissonnette sur la pédagogie explicite:
    https://drive.google.com/file/d/0B9acqT9DN0pjSEJfTnZFSlM2Zms/view?pli=1

    Serait-il possible de faire preuve réellement d’esprit critique sur ces questions c’est à dire de distinguer soigneusement ce qui relève du discours scientifique et des prises de positions politiques ?

    Il faut à mon avis se poser trois questions:

    – Quelles sont les connaissances scientifiquement les plus étayées actuellement concernant les pratiques pédagogiques ?

    – Quelles sont les finalités philosophico-politiques que nous souhaitons assigner à un enseignement public ?

    – Quels sont les moyens les plus efficaces de parvenir à ces finalités ?

    De ce fait, la “pédagogie explicite” est peut-être le système le mieux étayé scientifiquement (c’est à discuter), cela ne signifie pas automatiquement qu’il nous permette d’atteindre les finalités que nous pouvons désirer en éducation (c’est également à discuter).

    Mais tout cela suppose que l’on fasse preuve d’un peu de rigueur intellectuelle dans le débat et que l’on cesse les anathèmes et les procès d’intentions.

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