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De l’amour et autres guerres

Vue de loin la Pédagogie Sociale, ça ressemble parfois à une bataille. Une bataille contre les idées reçues, l’ordre des choses; une éternelle bataille aussi des petits contre les grands, du nouveau contre l’ancien,

La Pédagogie Sociale permet en effet de générer une énergie énorme pour lutter contre l’entropie, tout ce qui ramène au sol, tout ce qui bloque , tout ce qui opprime.

Il serait tentant de ne retenir à travers la chronique de toutes ces actions, ou dans l’oeuvre des pédagogues précurseurs, que les obstacles rencontrés, les résistances, les pièges, l’usure, le découragement et l’ampleur d’une tâche trop lourde à accomplir. Il serait si facile de se décourager, d’abandonner et de conclure une fois de plus que rien n’est jamais possible.

Ca irait de soi, car les résitances sont énormes: elles accaparent tous les moyens, occupent toutes les infratsructures. Comment dépasser tout celà?

Et ce faisant, de découragement en abondons, il serait facile, trop facile d’oblitérer l’essentiel de l’enjeu: à savoir que tout ce travail, toute cette énergie que génère la Pédagogie Sociale, trouvent une source inépuisable : un profond attachement à tout ce qui est humain.

La Pédagogie Sociale est une pédagogie de l’amour, une violence de la rencontre, de la relation, une bataille pour le soin.

Par les actions auprès des publics qu’on ne voit plus, par la durée des relations entreprises c’est à un profond remaniement de la pensée, un changement intégral de la vision sociale et du monde, qu’elle appelle tous ceux qui s’y lancent.

Nous sommes forts des rencontres qui nous marquent , des paroles qui ont fait sens, des relations éprouvées par les ruptures imposées comme les expulsions interminables.

Nul ne ressort indemne d’une telle authenticité. La réalité, même violente impose à chacun des rencontres sans concession. Nous sortons plus conscients et chaque fois plus forts d’une telle école.

Nous ne pouvons pas comprendre le traitement banal des institutions car nous comprenons au coeur des choses ; nous ne confondons jamais la connaissance du fonctionnement d’une structure , l’application d’une règlementation locale avec la connaissance directe de la vie et de l’histoire des gens.

Nous mesurons le fonctionnement éducatif à son impact sur la vie des personnes; la continuité des relations engagées, leur authenticité, la réalité d’un impact indéniable, voilà quels sont nos critères. Ce sont nos habilitations, nos expertises, nos évaluations.

Nous trouvons dérisoires ces institutions qui abandonnent, oublient, perdent contact et qui se racontent leurs règles de fonctionnement à la place.

Les stagiaires qui sont venus dans notre association, les enfants qui y ont grandi; les familles qui ont partagé des moments de leur vie ; tous y retournent un jour, emportent quelque chose avec eux et modifient leur trajectoire de vie en conséquence: nous fabriquons la déviation des chemins trop vite tracés.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce qui fait que la Pédagogie Sociale puisse être encore minoritaire à l’Ecole et dans le Secteur Social , ce n’est pas parce que ce serait difficile, dur; ce n’est pas non plus forcément la peur du conflit, la crainte de devoir s’affirmer, s’afficher qui découragent.

Ce n’est pas la peur de l’engagement, la fin du militantisme, le déclin du politique; non ce qui retient encore pour le moment tant d’acteurs sociaux et éducatifs, est plus probablement… la peur de s’attacher, la peur de s’émouvoir, la peur d’être modifié, ébranlé, … par la rencontre.

L’amour , comme l’attachement, est une bataille; celle sans doute qui fait le plus peur à tout un chacun, dans sa vie personnelle comme dans son engagement volontaire ou professionnel. Pour autant c’est là le cœur de tout cet engagement, ce qui en constitue l’essence , comme le carburant.

Association Intermèdes-Robinson http://assoc.intermedes.free.fr

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