Menu Fermer

De Freinet à la lutte antifasciste (Espagne 1936-1939)

L’auteur du fameux texte libre sur l’assassinat du Maire de Saint-Paul… c’est lui ! Marcel Diaz.
Ce texte, affiché par les adversaires de Freinet (des militants proches de l’Action française) sous le titre « Cet instituteur prétend faire des élèves qui lui sont confiés de futurs bolchevistes (sic) » déclencha le départ de Freinet et une affaire qui fit grand bruit.
Il y a quelques années, un espagnol de 94 ans pousse la porte du local de la CNT 34 pour confier son histoire. C’est ce récit oral que nous proposent Hugues Pétérelle et Sylvie Maugis et les éditions Atelier de Création libertaire sous le titre De Freinet à la lutte antifasciste (Espagne 1936-1939).

On y suit le parcours de Marcel, enfant d’immigrés espagnols qui passe quelques mois dans la classe de Freinet (mais le plus souvent en dehors !).
En 1934, il retourne en Espagne – suite à l’expulsion de son père par les autorités françaises (déjà la chasse aux immigrés).

Juillet 1936, il s’engage à 16 ans dans les milices CNT-UGT, la colonne Torres-Benedito formée à Valence, combat sur le front, refusant avec ses camarades la militarisation imposée par les communistes.
C’est ce quotidien, celui de l’espérance libertaire, qu’il décrit, jusqu’à la victoire des fascistes et l’enfermement dans les camps.

Il reste en Espagne après la victoire de Franco mais sa participation à une grève interdite l’oblige finalement à rejoindre la France avec sa famille.

Un témoignage émouvant et surtout le parcours d’un petit garçon qui changea peut-être la face de la pédagogie sans le savoir – et sans que jusque là nous sachions qui il était et ce qu’il était devenu…

Il faut avoir en tête, en lisant ces lignes, que c’est par les yeux d’un adolescent que ce récit se construit. Je raconte comme tel ce que j’ai vécu avec mes seize ans et la passion et l’amour d’un jeune qui voulait redonner au peuple les droits qui lui appartenait, lutter contre la bourgeoisie et le clergé qui voulaient maintenir le peuple dans l’ignorance et le fanatisme religieux, sans liberté de pensée, et empêcher la jeunesse d’avoir une éducation libre et sans haine.
Combattre avec l’amour de l’humanité pour dérouter cette puissance fasciste qui voulait l’Europe entière, en commençant par l’Espagne républicaine.
Je suis né en France, à Marseillan dans l’Hérault, au bord de l’étang de Thau. Mes parents espagnols, nés à Caudete et à Albacete, sont ceux auxquels je dois tout.
Mon père Salvador Diaz, ma mère Rosalie Diaz ont souffert le martyr ne sachant pas si leurs fils avaient été tués. Trois fils combattants pour l’égalité, la liberté et la fratemité avec la FAI*, la CNT*, l’UHP* et la FIJL*.

Marcel Diaz

DIAZ Marcel, De Freinet à la lutte antifasciste, Espagne 1936 – 1939, Atelier de création libertaire, 2014, 112 pages, 10 €. Commande en ligne sur le site de l’ACL

FAI = Fédération anarchiste ibérique
CNT = Confédération nationale du travail
UHP = Unio Hermanos Proletarios, appel au ralliement et à l’union des syndicalistes UGT et CNT
FIJL = Fédération ibérique des jeunesses libertaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *