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Comment parler aux élèves de la situation actuelle des migrants dans les Balkans et de la situation en Syrie

Parlons d’hospitalité durable plutôt que de développement durable…

Ce post m’a été inspiré par une discussion que nous avons eu à plusieurs sur Facebook.

Comment évoquer la question des migrants en classe auprès des plus jeunes ?
Ici, une vidéo simple, courte et efficace qui dit l’essentiel sur le plan informatif.

Il y a aussi le positionnement d’Olivier Gosselin qui a choisi de publier
la photo du petit Aylan dans le journal d’info des enfants “Mon quotidien”.
Je n’en partage pas forcément le point de vue (il estime qu’un enfant peut
voir la photo à partir de 8/9 ans) pour un tas de raisons longues à
expliquer.
Lire:
http://www.francetvinfo.fr/…/photo-du-petit-aylan-comment-e…

Pour revenir à la vidéo ci-dessous, elle est très bien pour introduire le
thème des migrants & réfugiés sur les routes. Pour ma part, j’ai choisi de
commencer le programme géo 4ème par “les mobilités humaines” pour m’appuyer
sur l’actualité puisque le nom d’Aylan était sur toutes les lèvres des
élèves de mes 3 classes de 4èmes.

Mais au lieu de montrer la photo (je ne comprends pas l’intérêt de
l’utiliser en classe) j’ai procédé ainsi.

1. Visionnage du film Sur les rivages. Là où finit la mer et écriture
https://vimeo.com/83447647 qui permet de poser un grand nombre d’éléments
tout en utilisant une création filmique très poétique, sans paroles, et qui
amène les élèves à réfléchir. Prendre le film tel qu’il est dans son
intégralité, qui est long pour une séance mais dont le rythme lent,
atypique est particulièrement important.
Les élèves élaborent un texte selon trois scénarios proposés (tu es un journaliste et critique de cinéma, écris un article pour ton journal ; tu es un migrant qui témoigne: fais le récit de ta traversée et de ton internement dans un camp de rétention ; tu es membre d’une association d’aide aux migrants, explique les raisons de ton engagement).

2. L’histoire d’Aylan et les routes des migrants et localisation avec
Google Maps. Le film précédent avait permis de réfléchir sur une première
route de migrants qui partait de Sfax en Tunisie jusqu’à l’île italienne de
Lampedusa. Il y a toujours un effet de réel et un travail sur les
changements d’échelles quand on utilise Google Maps qu’un élève manipule
(et pas le prof !) à partir de l’ordi de la classe en vidéoprojection
pendant qu’un autre élève est avec moi au tableau. Les élèves sont étonnés
de découvrir l’importance des îles méditerranéennes sous souveraineté d’un
pays de l’UE et de découvrir où se situe Lampedusa. Alors j’introduis la
mort d’Aylan à partir du lieu de la noyade, entre Bodrum et l’île de Cos.
Et je demande “d’où venait Aylan”, ce qui permet d’introduire la Syrie.
J’explique alors la situation globale des Syriens fuyant la guerre.

Elément important qui n’est pas assez dit: la famille d’Aylan était bien originaire
de Kobané mais en fait Aylan n’a jamais connu Kobané. Sa famille vivait à
Damas. Ces gens là ne fuyaient donc pas l’État Islamique, mais bien la
dictature et les massacres de Bachar el Assad…
On reconstitue alors le trajet que voulait suivre la famille d’Aylan, pour
introduire la question des frontières, des états européens et des passeurs
de façon très concrète:
Syrie – Turquie – Grèce – Macédoine – Kosovo – Serbie – Hongrie – Autriche
– Allemagne.
Voilà où j’en suis actuellement.

3. Ensuite on reviendra dans une 3ème séance sur la frontière
irako-syrienne en prenant l’exemple d’un camp de réfugiés, grâce au
webdocumentaire suivant sur le camp de Domiz (
http://refugeerepublic.submarinechannel.com/) pour qu’ils comprennent bien
que les flux de réfugiés sont absorbés presque exclusivement par la
Turquie, le Liban, la Jordanie et l’Iraq, et examiner ce que sont ces
villes-camps, leur mode d’organisation.

4. Je vais ensuite proposer hors cours peut-être une rencontre entre les
élèves (voire leurs parents et les autres profs) et mon ami syrien Hadi qui
a fait cette route des Balkans pour rejoindre la France (il est prof de
FLE) et qui est arrivé il y a quatre mois à Manosque, et qui est dans les
démarches pour obtenir le statut de réfugié, ce qui est en soi aussi une
longue route…

Vincent Mespoulet

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