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Ceux qui ne trouvent pas de place doivent nous éblouir

Ceux qui ne trouvent pas de place doivent nous éblouir (Anonyme)

[rouge]Une démarche traditionnelle dans le travail social vise toujours à chercher à aménager des petites places, pour ceux qui n’en ont pas[/rouge]. Nous voici en quête quelques « niches » pour des incasables; des logements précaires, pour les sans logis ; des petits Jobs et demis emplois pour ceux qui n’y accèdent pas.

Obnubilés par la question de la place , nous en cherchons des plus petites, des plus faciles, des plus précaires. Des petites places , pour des petites gens. Des petits interstices , pour des oubliés, des espaces délaissés, pour des invisibles.

Et ce faisant , nous faisons fausse route. Celui qui n’a pas de place doit être au centre; ce qui est oublié doit être au milieu; ce qui est négligé doit retenir toute l’attention et ce qui est dissimulé doit être mis en lumière.

Ainsi opère le renversement du social ; c’est de ce renversement que vient toute l’énergie qui petit à petit transforme l’ensemble et tout le système. Sans eux pas d’énergie sociale.

Il faut un retournement formidable pour rendre possible quelque changement que ce soit. Pas de demies mesures, pas d’ambitions minimales pour ceux qui n’ont rien; [bleu]pas de demis rêves pour ceux qui n’ont pas d’espérance[/bleu]. Il faut des grands formats pour ceux qui apprennent à écrire et à dessiner; des grandes scènes pour ceux qui ne sont jamais montrés.

Ceux qui ont connu le désastre de la vie, doivent devenir des astres. Ceux qui ont déjà brisé leur existence, ébréché leur être ne sont plus disponibles pour la routine , pour des relations sans profondeur, pour une vie sans sens. [rouge]Il leur en faut plus[/rouge] : plus d’exigence, plus d’existence.

« Etre plus » , disait Freire, est l’objet même de toute pédagogie émancipatrice. C’est plus qu’un but, c’est une nécessité , c’est une urgence.

En Pédagogie sociale, sur nos ateliers, nous travaillons à devenir visibles, quand d on est cachés; nous travaillons à être audibles, quand on est étouffés; nous travaillons à s’affirmer , quand on est ignorés.

[rouge]C’est une école de manifestation, une doctrine d’affirmation , une pratique de la mise ne scène.[/rouge]

Mettre en scène, mettre en musique, mettre en lumière, tel est le rôle fondamental de tout pédagogue social. Il n’est pas ici pour instruire l’ignorant; il n’est pas là pour éduquer le sauvage, civiliser l’indigène , socialiser le proscrit.

Il est là pour révéler au monde, à tous, à la société , ceux qui ont le plus à dire, le plus à montrer.

Toute la difficulté de cette tâche provient du fait que la lumière ambiante est déjà occupée, et confisquée, à éclairer encore et toujours ceux qui ne nous apportent rien, n’ont rien de nouveau à dire; ceux dont le langage est déjà connu, le message déjà normé.

Toute la lumière déjà produite est mobilisée pour éclairer ce qui est déjà au jour. Il ne reste plus rien pour l’obscurité, d’où vient le changement.

Nos structures , nos associations , incitent à se détourner de ces lumières artificielles , et à en produire de nouvelles.

Celui qui se détourne de la lumière du réverbère, affronte l’obscurité de la nuit noire; celui là découvrira quelques astres.

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Graine d’Orties des KroniKs 5 cent 74

Association Intermèdes-Robinson

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