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Ce qui se dit en négociation…

Rares sont les contributions qui présentent “de l’intérieur” la réalité de ces rencontres avec l’administration : on les sollicite, on les attend, on se mobilise, on fait le pied de grue en attendant la sortie des “représentants”… et ça se résume alors à un “c’est bon” ou bien à “on n’a rien obtenu…”

Mais que s’y dit-il vraiment ?

Témoignage :

Voici mon compte-rendu de la délégation au ministère hier. Bonne lecture ! Nathalie.

L’intersyndicale CNT, FO, SNUipp, SUD premier degré Paris a été reçue au ministère ce mercredi 10 décembre à l’arrivée de la manif.
Une parent FCPE de la REP Eluard de Montreuil, dont des délégations d’écoles/collège étaient présentes, est venue sur invitation de l’intersyndicale.

Nous avons exprimé nos revendications ; intégrer en REP les quelques établissements qui demandent légitimement à y être :
-3 collèges parisiens et quelques établissements et/ou écoles isolées,
-1 collège montreuillois
-et la déléguée FCPE de Montreuil a rappelé qu’il n’y en avait que 5 pour toute la Seine-Saint Denis.
En somme si peu pour un si grand ministère. Chez les parents et les enseignants, c’est un sentiment d’injustice et d’arbitraire qui domine puisque personne ne comprend ces décisions.

Ces messieurs du ministère et du rectorat de Paris, contraints par le budget de l’État, ont adopté la méthode explicative :
-On n’est pas parti des besoins non non non ça c’est archaïque.
-On est parti des enquêtes que nous avons ordonnées et qui ont toutes démontré l’inefficacité de l’éducation prioritaire sur les résultats scolaires…
-Mais comme on a le souci des pauvres, on maintient les REP mais on recalcule là où c’est nécessaire.
-On a beaucoup travaillé depuis 2 ans ; on ne fait pas ça au “doigt mouillé” (sic), on a fait un travail très fin -on ne cherche pas à vous convaincre mais on vous le dit…- et sur des critères transparents -même les Assisses n’ont rien trouvé à y redire -et toc. Nous avons pris le salaire médian, les taux de chômage, le niveau des diplômes… Bref, que des choses très transparentes qui sont les outils de l’INSEE alors hein bon…
-Et même après les Dasen ont fait des ajustements pour affiner encore localement le travail si fin du ministère.
-Alors de l’arbitraire ça non et on va même accompagner ceux qui doivent sortir de l’Éducation Prioritaire car on veut éviter les “effets de rupture” en interrompant brutalement les dispositifs. Ce seront des CAPE ou des CAPé -négociés académie par académie donc non messieurs dame les syndicalistes parent déléguée, nous ne savons pas ce qu’il y aura dans ces dispositifs pas la peine de nous le demander…Puisque dans CAPE il y a académique il faut vraiment tout expliquer !!!
-Enfin sachez que cette bonne méthode de classification va devenir le moyen d’allouer les dotations : il y aura désormais une “allocation progressive de moyens” pour qu’il y ait dégressivité des financements de “Clichy-sous-Bois à Paris 7è” (sic)… C’est normal, nous sommes pour donner plus à ceux qui ont le moins. C’est beau l’éducation prioritaire…

Sauf que là, précisément, l’intersyndicale a répondu que c’était donner moins à ceux qui ont le moins et qu’aujourd’hui, vu le contexte de pénurie pour tout (remplacements, recrutements, DHG minables qui font qu’à Montreuil, l’enseignement du grec et du latin par exemple n’est plus garanti partout…) même ceux et celles qui sont en REP ont tout juste le minimum.
Si vous n’intégrez pas les 3 collèges du 75 et les 5 du 93, plus quelques établissements isolés ici ou là, nous vous redisons que le sentiment d’injustice, d’arbitraire et d’inégalité va prédominer partout chez les collègues et les parents mobilisés.
Si près du but, après tout le travail que vous avez fourni (bon là, ça se voyait qu’on en rajoutait mais tant de technocratie ça fatigue…), ça va être un beau gâchis. Dans les écoles et les établissements, d’abord à court terme : les effets de rupture que vous voulez éviter vont opérer. Puis à long terme : le travail de renforcement des liens entre tous les partenaires éducatifs et l’école ne peut se faire qu’avec des équipes stables, des moyens et des effectifs garantis.

Verdict du ministère : le 17 décembre, à deux jours des vacances… Un hasard de calendrier !

Nathalie Astolfi (CNT ste 75)

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