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Ça y est, les revoilà !

Ce lundi, dans nos classes, des élèves vont encore demander « mais pourquoi les enfants sont en danger ? », avec ce sentiment inquiétant que quelque chose leur échappe. Et ceux et celles qui ont vu naguère leurs parents défiler contre la loi Travail en scandant « On lâche rien » ont entendu dimanche ce même slogan repris sous les bannières bleues et roses, de quoi plonger dès le plus jeune âge dans une confusion savamment entretenue.

On aurait pu croire la « Manif pour tous » disparue, après deux années sans manifestations de rue. Eh bien non : ce dimanche, des milliers d’entre eux défilent dans les rues de Paris, contre « la PMA, la GPA et la diffusion du genre à l’école », dans un rassemblement plus réactionnaire encore.

Si en effet, il y a trois ans, les initiateurs officiels étaient quasi inconnus du grand public, cette fois-ci, c’est la frange la plus dure qui est à la manœuvre, sous la conduite de Ludovine de la Rochère. Si les candidats à la présidentielle s’abstiennent prudemment de se montrer, les politiques de droite et d’extrême droite sont présents, du président du groupe LR au Sénat au président du Parti chrétien-démocrate, d’un porte-parole des Républicains à Nicolas Dupont-Aignan et Robert Ménard, et, pour le Front national, Marion Maréchal-Le Pen, Louis Aliot et Gilbert Collard. Et, pour se donner un air populaire, l’ancienne présidente du Comité Miss France Geneviève de Fontenay…

Du côté du gouvernement, les « ABCD de l’égalité », lancés en 2013, se fixaient comme objectif de lutter à l’école contre le sexisme et les stéréotypes de genre. Après leur abandon sous la pression de la droite et des extrêmes droites, le plan qui leur a succédé en 2014 entend « prévenir les violences faites aux femmes, […] assurer davantage de mixité dans les métiers, […] assurer un meilleur climat scolaire et donc des garanties de réussite à l’école » (déclaration de Najat Vallaud-Belkacem du 25 novembre 2014) : on mesure le recul idéologique.

Entre ceux et celles qui veulent promouvoir une éducation égalitaire et émancipatrice et ceux et celles qui entendent imposer à tout le monde, en jouant sur les peurs et les mensonges, leur vision réactionnaire et hiérarchisée de la société et de l’école, c’est donc, les crispations électoralistes aidant, à un affrontement radical qu’il nous faut nous préparer.

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