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Air France. La violence est du côté des patrons qui licencient**

Ce n’est pas tous les jours qu’un patron se sauve d’une réunion à l’arrivée de salarié-e-s en colère. Pas tous les jours qu’il en perd sa chemise et se voit obligé d’escalader une grille dans sa fuite.

C’est ce qui vient d’arriver à deux cadres de la compagnie Air France lors d’une réunion institutionnelle. Lundi 5 octobre, la direction de la compagnie annonçait quelques 2900 suppressions d’emplois, quatrième* plan de restructurations depuis l’arrivée en 2011 de l’actuel PDG, Alexandre De Juniac. Les réactions offusquées de la presse, les paroles outrancières du premier ministre – ces agissements sont l’œuvre de voyous – expriment clairement la haine de classe des mal pensants et des semeurs de misère. Ce sont eux les fauteurs de troubles. La violence n’est pas née du côté des travailleu-se-rs mais elle est engendrée par ceux qui exploitent et détruisent des vies en licenciant pour pouvoir s’accaparer toujours plus. Que la peur change de camp !

Abandon immédiat des poursuites judiciaires contre les 5 salariés cités à comparaitre le 2 décembre à Bobigny.

*4 plans depuis 2012 :

2012 = – 2400 postes 2013 = – 5122 2014 = – 2800 prévisions 2016/2017 = -2900

**« Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. […] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »

Jean Jaurès, discours devant la Chambre des députés, séance du 19 juin 1906

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